Pour l'époque romaine et le domaine méditerranéen, la fabrication de teinture à partir des coquillages à pourpres est bien documentée, tant par les textes que par l'archéologie. L'exploitation aux mêmes fins d'une espèce cousine, le Nucella Lapillus, est également attestée sur la façade atlantique, par l'archéologie, sur les littoraux de Bretagne et de Normandie.
Principalement représentés par des amas de coquilles brisées, témoignant d'un traitement artisanal intensif de ces gastéropodes, les sites d'exploitation restent cependant mal connus, car très peu ont pu être fouillés en extension. C'est toutefois le cas de celui de Commes (Calvados), sur lequel différentes étapes de la chaîne opératoire de transformation des coquillages en teinture ont clairement pu être identifiés. La confrontation des éléments archéologiques, des textes anciens et de l'étude de la malacofaune permet ainsi de restituer, sous un aspect technique et économique, le fonctionnement d'un domaine rural des Ier-IVe s. ap. J.-C. dont les ressources reposaient sur l'exploitation des coquillages marins, dont les pourpres.