Imaginer, connaître, exploiter, de l'Antiquité à 1600
30 mai-3 juin 2017 Cerisy-la-Salle (France)
Cheval ou baleine ? Les noms du morse dans les mondes septentrionaux, IXe-XVIe siècle
Maxime Delliaux  1@  , Alban Gautier  1@  
1 : Unité de recherche sur l'histoire, les langues, les littératures et l'interculturel  (HLLI)  -  Site web
Université du Littoral Côte d'Opale : EA4030
Maison de la recherche en Sciences humaines, sociales et juridiques Palais impérial, 17 rue du Puits d'Amour 62200 Boulogne sur Mer -  France

La pluralité terminologique est une des principales caractéristiques du rapport des humains au morse (Odobenus rosmarus), et ce aujourd'hui comme au Moyen Âge. L'étude que nous proposons est donc d'abord lexicographique : il s'agira de préciser et de mettre en relation les uns avec les autres les termes qui désignent cet animal dans l'Europe septentrionale au long des siècles médiévaux et jusqu'à la Renaissance. On constatera que les termes sont non seulement divers, mais souvent ambigus : si l'expression « baleine-cheval » (horshwæl) des Anglo-Saxons désigne très probablement ce que nous appelons un morse, cela est beaucoup moins certain en ce qui concerne le mot norrois apparenté (hrossvalr), dont la description ne correspond ni à l'éthologie ni à l'apparence de l'animal. D'autres termes, en particulier en latin, vieil anglais, finnois, norrois et ancien français, seront aussi examinés au cours de cette communication : parmi ceux-ci, on peut d'ores et déjà citer les mots morsus, rosmarus, rostungr, ou encore rohart.

Ce travail s'appuiera sur des sources variées. Les sources narratives iront de la traduction en vieil anglais de l'Histoire contre les païens d'Orose (IXe siècle) jusqu'à l'Histoire des peuples septentrionaux d'Olaus Magnus (XVIe siècle). Des sources normatives et juridiques seront aussi prises en compte, depuis les lois islandaises jusqu'aux coutumiers normands. On utilisera aussi des sources de la pratique, comme les inventaires français et anglais où apparaissent des objets en ivoire. Enfin, on ne négligera pas l'anthroponymie et la toponymie, telles que les illustrent par exemple les sagas islandaises.

L'étude du morse et de ses noms nous entraînera donc depuis les terrains de chasse de la mer Blanche et du Groenland jusqu'aux régions d'Europe occidentale vers lesquelles son ivoire était exporté, et ce depuis le haut Moyen Âge jusqu'à la Renaissance. Le travail lexicographique nous amènera aussi à nous interroger sur la place du morse dans l'alimentation ou dans la vie quotidienne des Européens du Nord, sans oublier la symbolique de l'animal et ses « produits dérivés ».



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